
Hello, je suis Gabrielle, photographe féministe en déconstruction permanente.
Portrait par Elena Neade
Sur cette page, je vais te dire ce qu’est pour moi être une photographe féministe.
Car si on sait ce qu’est “être féministe”, on peut se demander, comment ça se concrétise dans mon métier.
Pour commencer, je ne pouvais pas parler de féminisme dans la photographie, sans parler de “Male Gaze”
1) Male gaze et représentation par l’image
Comme tu le sais, notre société est patriarcale et le male gaze omniprésent encore aujourd’hui. Il n’y a qu’à voir l’accueil qui a été fait à la dernière couverture de Vogue Paris, jugée émasculatrice pour la seule raison que le mec de Rihanna porte leur bébé sur la photo.
C’est dire combien le male gaze a créé de biais sexistes dans nos imaginaires concernant ce que devrait être une femme !
Le male gaze est un concept postulant que la culture visuelle dominante impose une perspective d'homme cisgenre hétérosexuel.
Ce concept a été proposé par Laura Mulvey, réalisatrice et critique de cinéma féministe, dans les années 70.
Les violences subies par les minorités de genre à cause d’une société capitaliste, raciste, coloniale et of course patriarcale sont véhiculées dans les images qui nous entourent. Partout dans nos magazines “main stream” et sur nos écrans.
En ne souhaitant travailler qu’avec des femmes, personnes trans et non-binaire, je choisis de représenter la moitié de la population qui ne l’est pas encore assez. Je choisis de valoriser ces patron.nes qui mènent leur barque comme des 👑
Ici, une photo de Nadia Bouchenni Journaliste et podcasteuse pour Dialna.fr, Marie Hermann des éditions Hors d'atteinte qui a publié le livre d'Erika intitulé "l'amour de nous même" un roman sur le black love lesbien et à droite Erika Nomenni autrice et compositrice.
Cette photo a été prise lors d’une rencontre autour du livre d’Erika au festival “HÉBÉ” dans les Landes en juillet 2023
2) Des shootings inclusifs et accessibles autant que possible.
J’ai conscience de mes privilèges en tant que femme cis, blanche, de classe moyenne, avec un corps jeune, valide et relativement dans les normes de beauté acceptables.
C’est pour ça que je suis en déconstruction permanente sur les oppressions que je ne subis pas. Comme écrit dans la charte éthique de ma page “À propos” : Je te crois et ne nierai pas ton vécu. Si je fais quoi que ce soit qui ne soit pas ok, j’accueille la critique et me remets en question.
Je ne suis pas une adepte de la pureté militante, mais je fais véritablement de mon mieux lors de chaque projet pour être la plus inclusive et accessible possible.
Je me forme régulièrement sur l’accompagnement des publics minorisés avec Anne Favier Barthélery Naturo décoloniale, et sur l’accessibilité avec Jojo de Bleu Renard Studio
Parce qu’il m’est important de pouvoir accueillir en shooting des personnes qui subissent des oppressions que je ne subis pas.
Je me déplace et m’adapte aux capacités corporelles de chacun.e sans jugement. Je ferais toujours en sorte que le shooting soit un moment accessible et doux pour chacun.e.
Choisir des lieux faciles d’accès pour les personnes à mobilités réduites, des assises solides pour les personnes grosses, une lumière adaptée à la peau noire, un site internet lisible pour les personnes souffrant d’une déficience visuelle, des pauses et poses faciles pour les personnes dont le corps est fatigué ou déficient, de l’attention redoublée pour les personnes ayant vécus des violences sexistes et sexuelles.
Et puis beaucoup de respect pour toi qui passe devant mon objectif et me fit confiance pour cette exercice de vulnérabilité, je te promet que je n’en ferai pas n’importe quoi !
Les mots de bell hooks autrice féministe et militante américaine, tatoués sur le bras de Margaux Labarthe journaliste féministe.
3) Le Consentement lors des shootings, même professionnels.
Plus d'une femme sur deux en France (53 %) et plus de six jeunes femmes sur dix (63 %) ont déjà été victimes de harcèlement ou d'agression sexuelle au moins une fois dans leur vie.*
Voilà pourquoi le consentement est une notion importante au sein de mon accompagnement photographique.
Je ne te touche pas sans ton accord et te laisse la possibilité de me déposer ton vécu si cela te sécurise.
C’est toi qui fixe les règles de TON shooting. Un shooting est encore une fois un moment que je veux doux pour toi. Même quand c’est un shooting professionnel pour illustrer ton business. Je ne dissocie pas la personne de lae chef.fe d’entreprise.
Je demande ton autorisation pour poster la moindre photo de toi sur mes réseaux ou mon site internet et si tu considères certaines d’entre elles trop intimes, je respecterai ton choix. Ton corps, ton choix !
De plus, je suis trauma et système nerveux informée, ce qui me permet d’avoir une boîte à outil conséquente en cas d’insécurité.
*source : noustoutes.org
Caro de Nous Toutes 35 avec sa banderole féministe à la coordination féministe 2023.
4) Diversité et fluidité des corps dans nos photos professionnelles
Je suis écoféministe, j’ai grandi à la ferme et j’ai un amour inconsidérable pour la diversité de la vie.
La biodiversité est l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels iels vivent. Ce terme comprend les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux.
Pour moi, cela est similaire à la diversité humaine. Je considère l’ensemble des humain.es et leurs interconnexions systémiques dans lesquelles iels vivent. J’ai conscience que ma pratique de la photographie doit s’inclure dans un système de care constellaire. (Concept reçu par Anne favier barthelery) C'est-à-dire “choisir l’inclusivité comme base de travail, casser les cadres oppressifs, créer du lien et remettre de l’horizontalité et de la circularité dans l’accompagnement.”
Un accompagnement photographique où chaque voix et chaque corps compte.
Tous les corps sont photogéniques, peu importe leur âge, genre/non-genre, couleur, validité et forme.
Tout comme nous avons besoin de tous les êtres de la biodiversité pour vivre de manière équilibrée et saine, nous avons besoin de la diversité et fluidité des corps pour vivre de manière safe.
Photo prise lors de la coordination nationale féministe 2023
5) Archiver nos luttes féministes avec la photographie
Sans efforts militants, les archives féministes risquent de disparaître. Je suis convaincue en tant que photographe féministe de la nécessité de la transmission. C’est pourquoi j’ai décidé de rejoindre l’association “archives du féminisme” pour partager mes photos prises lors d'événements féministes, afin qu’elles soient collectées, conservées, valorisées et mises à disposition de la recherche.
« Rendre visible ce qui est toujours invisible : l’histoire des femmes » Annie Sugier militante du MLF dans les années 70.*
*Source : Archive du féminisme ®
J’ai également sur le feu deux projets d’expositions féministes pour 2024 alors keep in touch.
Première manifestation Féministe de Mont de Marsan dans les Landes, organisée par Margaux Labarthe
Voilà, tu sais comment et pourquoi je me revendique photographe féministe et ne souhaite pas collaborer avec tout le monde.
J’ai besoin de travailler en ne reniant pas mes valeurs.
Alors si tu partages les mêmes, que tu as des questions ou une envie d’un shooting pro ou perso avec moi,
viens papoter en MP sur Instagram ou par mail. J’en serai ravie.
Au plaisir de te rencontrer.
Gabrielle.